Sweet Symphony

SWEET SYMPHONY de Claude Como

Commissariat : Le Cabinet d'Ulysse

Au travers de plus de 130 œuvres, textiles, dessinées ou sculptées, l’artiste Claude Como nous entraîne dans son univers fantastique constitué d'éléments végétaux et marins. Les installations gigantesques et tentaculaires de l'artiste invitent en effet le visiteur à pénétrer dans un monde captivant.

Claude Como nous propose Sweet Symphony, une œuvre inédite de 60 mètres linéaires, qui occupe tout l’espace de la Galerie des musées.

L’installation est pensée comme une œuvre dans laquelle le spectateur pénètre et séjourne, une véritable immersion au cœur d’une nature sublimée, un voyage dans une végétation irréellement augmentée et matérielle. Claude Como

L’œuvre d’art prolifère, invasive, telle une forme vivante, mouvante, une racine végétale qui se répand non plus sous la terre mais sur les murs des musées, des galeries, des territoires qu’elle conquiert. C’est une œuvre rhizome dotée de cellules se multipliant à l’infini, de couleurs duveteuses, soyeuses, où le regard s’attarde se perd, et rejoint la tentation du toucher. C’est une œuvre haptique qui se caresse du bout des doigts. Prière de toucher. L’art n’est plus conditionné dans un cadre chez Claude Como. C’est un art manifeste, du vivant, qui respire un air de liberté, de formes pures, donnant naissance à une immersion curative, enveloppante pour se sentir bien, déraciné, coupé du monde tout en reflétant la magie des mondes. Le miroir d’une nature qui a horreur du vide, d’une nature conquérante au rythme des aléas de l’inspiration, du chatoiement et de la délicatesse des lignes. Claude Como est décidément une artiste multiple, peintre, céramiste, pastelliste, donnant naissance à une œuvre fractale. L’intuition est maître en ces lieux, une source de plaisir chorégraphique quasi musicale dont les tonalités sirupeuses de fraisiers, d’agaves, de citrons, de palmiers, sont tant de notes visuelles d’une douce symphonie méditerranéenne. La voracité visuelle de Claude Como renouvelle tout un pan de la création actuelle pour élargir son horizon, même. Sa technicité et sa ténacité, fruit d’une maîtrise physique inouï lui permettent de peindre littéralement à l’aide d’une machinerie de lissier des temps modernes. Ses formes libres touffetées, peignées, cloutées, sont des peintures textiles. Elles jaillissent du laboratoire de l’âme, inlassablement au petit jour, lorsque les pupilles s’agitent encore du tumulte du sommeil. Des voyages qui jamais ne se tarissent dans leur océan de couleur, gardant par envoûtement les secrets de l’enfance. Inviter Claude Como à Menton, ville de jardins tropicaux, c’est une invitation à vivre, vivre l’art du présent, l’art vivant.

Guillaume Theulière, Conservateur et Directeur des Musées de Menton